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Un groupe de survivantes demande à la commission judiciaire du Sénat des États-Unis d’interroger Mark Zuckerberg sur le déploiement du chiffrement de bout en bout.

Un nouveau site Web met en relief le travail de plaidoyer du groupe Phoenix 11 depuis six ans


Pour publication immédiate

À une semaine des audiences de la commission judiciaire du Sénat des États-Unis, qui verra comparaître les PDG des géants du numérique à Washington, le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) se tient aux côtés des défenseurs des survivant·es d’abus pédosexuels avec prise d’images. Le groupe Phoenix 11, un puissant groupe de survivantes, demande aux membres de la commission sénatoriale d’interroger formellement Mark Zuckerberg sur les préjudices que causera aux enfants la décision de Meta, annoncée le 6 décembre 2023, de procéder à un déploiement généralisé du chiffrement de bout en bout sur Messenger et Instagram.

Depuis six ans, le groupe Phoenix 11 appelle à une prise de conscience globale des conséquences traumatisantes et permanentes de la diffusion des images d’abus pédosexuels. Ces images se propagent sans arrêt sur les plateformes numériques, y compris celles de Meta, enfermant les survivant·es dans un cycle de revictimisation sans fin. Le groupe Phoenix 11 a écrit aux membres de la commission judiciaire du Sénat pour demander que Mark Zuckerberg soit interrogé sur la décision de Meta de déployer le chiffrement de bout en bout sans prendre les précautions nécessaires pour détecter les images connues.

« Si Mark Zuckerberg s’accroche à sa décision commerciale de privilégier les profits au détriment des enfants et des survivant·es, s’il élude sa responsabilité face aux conséquences épouvantables que cette décision entraînera et s’il refuse de répondre aux préoccupations des survivant·es et des experts de la protection de l’enfance, nous ne le laisserons pas s’en tirer aussi facilement, affirme le groupe Phoenix 11. Nous ne nous laisserons pas réduire au silence. On s’est fait violer et torturer devant des caméras. Enfants, nous n’aurions jamais pu savoir que nos abuseurs en viendraient un jour à se servir d’Internet pour faciliter le partage, la mise en ligne et le téléchargement des pires moments de nos vies. Nos abuseurs nous ont dit tout au long de notre enfance que nous ne pourrions jamais échapper aux abus. Meta nous dit la même chose par sa décision de procéder à un déploiement généralisé du chiffrement de bout en bout; nous voulons que Meta assume sa responsabilité ».

Avec le déploiement généralisé du chiffrement de bout en bout sur les plateformes de Meta, les forces policières du monde entier cesseront bientôt de recevoir les millions de signalements qui les amenaient jusque là à agir contre l’exploitation et les abus sexuels d’enfants. Selon le National Center for Missing & Exploited Children, « Pour l’année 2022 seulement, Meta a signalé plus de 20 millions d’incidents de partage illégal de ces images d’une horreur inimaginable sur Facebook et Messenger1. »

Le CCPE et le groupe Phoenix 11 lancent en outre aujourd’hui un site Web qui met en relief le travail de plaidoyer du groupe durant toutes ces années ainsi que sa bouleversante déclaration de sensibilisation, le tout accompagné de ressources et de messages pour les survivant·es.

« Les survivant·es ne devraient pas avoir de comptes à demander aux entreprises de technologie qui facilitent leur revictimisation, mais c’est précisément ce que fait ce groupe de survivantes courageuses depuis des années, observe Lianna McDonald, directrice générale du CCPE. De l’Australie à la Maison-Blanche, le groupe Phoenix 11 donne une voix aux victimes d’abus pédosexuels avec prise d’images qui, pendant si longtemps, ont été réduites au silence et exclues des conversations qui ont un impact sur leur quotidien, leurs droits et leur sécurité. »

La lettre du groupe Phoenix 11 est publiée en ligne à l’adresse thephoenix11.com/senate2024.

Questions soumises à la commission judiciaire du Sénat pour Mark Zuckerberg :

  1. Le cabinet-conseil de Meta — Business for Social Responsibility (BRS) — a réalisé une étude d’impact sur les droits de la personne en 2022. Non seulement BRS a-t-il recommandé des mesures d’atténuation advenant le déploiement généralisé du chiffrement de bout en bout, mais il avait aussi accès aux rapports internes du modèle d’évaluation des risques de Meta en ce qui a trait à cette décision. Selon son évaluation interne, à combien Meta estime-t-elle la diminution des signalements d’images d’abus pédosexuels avec le déploiement du chiffrement de bout en bout par défaut? Pour Meta, qu’est-ce qui constituerait un nombre acceptable d’enfants victimes d’exploitation et d’abus pédosexuels sur ses plateformes?
  2. Le National Center for Missing & Exploited Children (NCMEC) prévient que 70 % des signalements qu’il reçoit chaque année de Meta pourraient disparaître avec le déploiement du chiffrement de bout en bout en l’absence de mesures appropriées d’atténuation des risques. Selon la modélisation de la National Crime Agency du Royaume-Uni, pas moins de 92 % des signalements en lien avec la plateforme de messagerie de Facebook et 85 % de signalements en lien avec celle d’Instagram ne se rendront plus jusqu’aux forces policières. Meta conteste-t-elle le fait que les signalements d’exploitation et d’abus sexuels et d’enfants diminueront radicalement sur ses plateformes de messagerie? Dans l’affirmative, sur quelle base?
  3. Meta dit introduire le chiffrement de bout en bout par défaut pour protéger la vie privée. Comment Meta compte-t-elle s’y prendre pour privilégier le droit à la vie privée des enfants et des survivant·es dont les images d’abus pédosexuels qui circulent sur ses plateformes et qui exposent chaque jour les pires moments de leur vie à des inconnus?
  4. Quelles sont les organisations de protection de l’enfance qui ne reçoivent pas de soutien financier de Meta et qui soutiennent le déploiement par Meta du chiffrement de bout en bout sur ses plateformes de messagerie?
  5. Meta a-t-elle consulté le Safety Advisory Council avant de prendre cette décision? Quand l’a-t-elle fait et quels avis a-t-elle reçus, collectivement et individuellement?
  6. Meta a-t-elle pris des mesures éviter la propagation de logiciels malveillants, de virus et de liens frauduleux sur ses plateformes de messagerie? Dans l’affirmative, Meta peut-elle expliquer en quoi ces moyens diffèrent du balayage côté client proposé par de nombreuses organisations de protection de l’enfance qui utilisent la technologie PhotoDNA mise au point par le professeur Hany Farid? Sur quelles recherches et quelles données cette analyse se fonde-t-elle? Sur quelles recherches et quelles données Meta s’appuie-t-elle pour privilégier la protection contre les logiciels malveillants et les virus tout en écartant la détection et la suppression des images d’abus pédosexuels?
  1. 1 https://www.missingkids.org/blog/2023/devastating-blow-child-protection-meta-expands-encryption

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Un mot sur le groupe groupe Phoenix 11 : Le groupe Phoenix 11 réunit des survivantes d’abus pédosexuels enregistrés et, dans la plupart des cas, diffusés sur Internet. Ces survivantes se sont mobilisées pour dénoncer haut et fort l’inadéquation des réponses à la prolifération des images d’abus pédosexuels sur Internet.

Un mot sur le Centre canadien de protection de l’enfance : Le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) est un organisme de bienfaisance national qui se consacre à la protection personnelle de tous les enfants. Il veut réduire l’exploitation et les abus sexuels d’enfants et offre à cette fin des programmes, des services et des ressources aux familles, aux éducateurs, aux organismes de services à l’enfance et aux forces policières du Canada ainsi qu’à d’autres intervenants. Cyberaide.ca — la centrale canadienne de signalement des cas d’exploitation et d’abus sexuels d’enfants sur Internet — relève aussi du CCPE, de même que le Projet Arachnid, une plateforme Web qui détecte les images d’abus pédosexuels connues sur le Web ordinaire et le Web clandestin et qui envoie des demandes de suppression à l’industrie.

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