Des survivantes se mobilisent pour faire changer les choses

Winnipeg (Manitoba) — Plus tôt cette semaine, le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) a tenu le deuxième d’une série de sommets réunissant des survivantes d’exploitation sexuelle en ligne par le biais de la pornographie juvénile. Ce groupe de jeunes femmes connu sous le nom de Phoenix 11 s’est réuni au siège du CCPE à Winnipeg pour élaborer un programme de sensibilisation à l’ampleur de la violence faite aux enfants sur Internet. Le CCPE avait convoqué le groupe une première fois à Phoenix, en février. La rencontre de cette semaine était la deuxième d’une stratégie pluriannuelle visant à faire entendre la voix des victimes et des survivantes et survivants, qui ont longtemps été marginalisés.

Au début, c’était terrorisant de rencontrer d’autres filles qui avaient vécu la même chose que moi. Mais maintenant que nous sommes réunies, nous voyons que nous ne sommes plus seules. Nous formons un groupe solidaire, et nous avons quelque chose de positif à accomplir dans le monde. Les Phoenix 11 sont plus qu’un groupe de survivantes de la pornographie juvénile. Nous sommes une force qui veut amener de vrais changements et qui donnera une voix à tous les enfants dont le silence dure depuis beaucoup trop longtemps.

Cette rencontre de deux jours a donné lieu à la création d’une déclaration au nom de la collectivité des victimes d’abus pédosexuels avec prise d’images, qui sera présentée devant les tribunaux canadiens et, où possible, à autre ensemble de tribunaux lors des audiences de détermination de la peine. Les Phœnix 11 ont également dévoilé un programme de sensibilisation qui servira à informer l’opinion publique sur les problèmes particuliers auxquels font face les victimes et les survivantes et survivants de la pornographie juvénile.

La rencontre de deux jours, à laquelle ont participé le National Center for Missing and Exploited Children ainsi que les avocats de plusieurs survivantes, a mis l’accent sur des actions concrètes que les gouvernements et les sociétés peuvent prendre pour réduire la disponibilité des images d’abus pédosexuels sur Internet. Un autre résultat important de cette rencontre a été la création d’un programme de sensibilisation que les ONG et organismes de tous les paliers gouvernementaux peuvent mettre en œuvre pour mieux répondre aux besoins particuliers des victimes et des survivantes et survivants en matière de traitement et de soutien.

« Pendant longtemps, on ne voyait que d’horribles photos et vidéos d’enfants victimes de torture et d’abus sexuels, observe Lianna McDonald, directrice générale du Centre canadien de protection de l’enfance. Ces enfants, qui ressemblent à tous les enfants, n’ont ni voix ni humanité. On savait qu’ils existaient, mais on n’avait que la représentation numérique de ce qu’ils avaient vécu. Ces formidables jeunes femmes, qui s’appellent les Phoenix 11, sont tellement plus que les ombres qui circulent sur Internet. Elles ont des espoirs et des rêves, et maintenant elles forment un groupe solidaire qui se donne pour mission de dire au monde ce qu’il faut faire pour secourir les victimes, soutenir les survivantes et survivants, et punir les abuseurs. »